Le site de l’ancienne fonderie de Port-Brillet est un laboratoire du potentiel de reconversion des friches industrielles à ciel ouvert. Il promet notamment de devenir un exemple de la place accordée aux non-humains dans les opérations d’aménagement du XXIe siècle. Comment ces hectares à réhabiliter, nécessitant de lourds travaux de dépollution et de déconstruction, peuvent-ils en même temps servir de refuges durables pour les animaux menacés ?
Dès son origine, ce projet de requalification participe activement à la protection de la biodiversité. En amont de toute consultation de maîtrise d’œuvre, un inventaire faune-flore a été réalisé afin de répertorier toutes les espèces vulnérables présentes sur le site. Laval Mayenne Aménagements, en qualité de maître d’ouvrage délégué, a conduit une demande de dérogation auprès de la DDT de la Mayenne en proposant des mesures de compensation ambitieuses. Trois bâtiments vont être entièrement dédiés à l’accueil de la faune en danger, ce qui signifie qu’ils seront conservés en l’état et qu’ils ne seront jamais occupés à l’avenir. L’un d’entre eux va même être complètement isolé afin de créer l’obscurité propice au refuge de chauves-souris, tandis qu’un autre a déjà été équipé de nichoirs afin d’attirer les oiseaux. Ces nichoirs ont été installés à l’intérieur et à l’extérieur du bâtiment ce printemps par les services techniques de Laval Agglomération.
Les mesures de compensation feront l’objet d’un suivi étroit par une écologue tout au long des travaux de réaménagement du site, et sur plusieurs années ensuite. L’objectif est de pérenniser ou de relocaliser les refuges, en fonction de leur appropriation par les espèces ciblées.